© Sylvain Couzinet Jacques |
Mise en scène et scénographie : Hubert Colas
Création: 16 mars 2011, Centre Pompidou – Metz.
Kolik.
Dans son avant-propos au spectacle, Hubert pose le décor non pas scénographique, mais théâtral:
Nos cerveaux ont besoin de l’électrochoc d’une langue comme celle-là pour continuer de désirer avancer là où toute lumière est devenue artificielle. Où tout spectacle n’est que la pâle copie de ce que désirent les marchants d’une culture consumériste. Nous mourrons si rien ne nous éveille.
Kolik.
Oui, une colique. Parce que la diatribe est comme un fleuve impossible à calmer, à arrêter. Traversé par ce que la vie nous amène d’angoisses, de vie, de mort, de douleur. Des phrases, ou plutôt des groupes de mots comme des coups de poings assénés comme des vérités primaires, basiques et oubliées.
Kolik.
Un homme, seul face à… lui ? nous ? le monde ? la vie ? boit.
Il boit comme si, au départ, il voulait oublier. Oublier la vie, oublier les «pourquoi?»
qui lui martèlent la tête. Pourquoi l’ordre, pourquoi la violence, pourquoi l’incompréhension. Pourquoi cette violence immense qu’est la vie ?
Tel un enfant à qui un parent autoritaire refuserait la compréhension. Il boit comme pour oublier qu’il voudrait comprendre.
Puis, c’est comme s’il comprenait. Il comprend la vie. Il comprend l’être.
Il comprend la mort. Alors il boit pour oublier qu’il sait.
Hubert Colas et Thierry Raynaud nous donnent un théâtre qui n’est pas la mort.
Une scénographie de verre, d’eau et de lumière, brillante, intrigante met en lumière la solitude de l’homme face à ses angoisses. Chaque verre (plus de 150) devant le comédien est comme une claque qu’il s’auto infligerait. Comme la langue de Rainald Goetz qui dit des choses qui nous traversent sans pour autant faire vraiment de phrase. Langue claire, limpide et en même temps déstructurée. Comme si on devait déstructurer la langue pour la rendre intelligible. Comme si la Vérité était dans le divague. La Vérité comme la transparence des verres, du liquide et de la table. Transparence de l’Etre.
Dans son avant propos, Hubert Colas prévient : ce texte est tombé de plusieurs mains avant d’arriver dans les siennes. Mais incarné, il parle de la Vie. Il parle de nous. Il parle de chacun de nous, perdu dans les sens, dans le sens, à sa recherche… ou plus à sa recherche.
Dans ce Kolik, nous appréhendons la Vie. Elle n’est pas toujours belle. Elle est toujours légèrement mystérieuse. Et la fin est la même pour tous.
Charlotte Picard.
http://www.diphtong.com/fr/kolik
Une production Diphtong Cie en coproduction avec la Comédie de Reims - Centre Dramatique National, le Théâtre Garonne - Toulouse, le Centre Pompidou-Metz, et le Théâtre des Salins - Scène Nationale à Martigues.
Avec le soutien du CENTQUATRE, d'actOral - festival international des arts et des écritures contemporaines et de montévidéo.
Kolik a donné lieu à une "mise en lecture" lors d'actOral.8 à Marseillle, à Paris et à Nantes à l'automne 2009.
L’Arche Éditeur est agent théâtral de Rainald Goetz en France.
Texte : Rainald Goetz traduit de l’allemand par Olivier Cadiot et Christine Seghezzi.
Mise en scène et scénographie : Hubert Colas
Avec : Thierry Raynaud.
Calendrier /
16 et 17 mars 2011, Centre Pompidou - Metz
30 mars au 01 avril 2011, Festival VIA, Maubeuge
08 avril 2011, Théâtre des Salins, Scène nationale à Martigues
27 mai 2010, Théâtre des Ateliers, Lyon, dans le cadre des Européennes 10,
festival de lectures mises en jeu
07 au 16 juin 2011, La Ménagerie de Verre, Paris
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