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| ©Philippe Schmit |
Dans la culture urbaine européenne le renouvellement des modes de développement des villes est favorisé par des architectures inspirées par les pensées et les idées porteuses de modernité, à l’écoute des transformations des modes de vie, des aspirations de l’imaginaire humain.
Utopies de vies meilleures, des toiles imaginaires successives, parfois infiniment poétiques et à peine palpables, parfois érigees en idéologies doctrinaires, sous-tendent le tissu urbain des villes.
D’utopies politiques et sociales en utopies urbaines et architecturales, l’identité de chaque ville se construit dans la continuité des battements de coeur de ses mondes imaginaires.
Pulsations intimes qui rendent chacune d’entre elles unique et exceptionnelle.
Chaque ville a ainsi son imaginaire architectural. Il est fait des rêves des femmes et des hommes qui la vivent, qui la construisent dans le temps, autant d’histoires individuelles inscrites dans le corps des architectures qui la forment.
Et chaque ville possède son imaginaire urbain. Il est décliné à partir des utopies urbaines qui sont au coeur même de la pensée de l’urbanité européenne.
Et chaque ville possède son imaginaire urbain. Il est décliné à partir des utopies urbaines qui sont au coeur même de la pensée de l’urbanité européenne.
Le génie de la culture urbaine européenne c’est sa capacité de réaliser les villes par la constitution en lieux urbains, des plateformes successives reliées entre elles et destinées à l’échange social continu. Avant d’être réalisées en structures urbaines, ce sont d’abord des plateformes ressenties, imaginées et pensées utopiques. En plateaux juxtaposés, superposés dans le temps et dans l’espace, elles sont destinées à recevoir l’architecture comme une scène pour la vie quotidienne des mondes imaginaires individuels.
La richesse, la variété, la multitude des lieux urbains qui forment les villes, leur existence dans la réalité quotidienne, sont les témoignages de la présence temporelle et spatiale continue de l’imaginaire humain dans la vie urbaine.
Penser l’identité de la ville, c’est l’imaginer dans cette continuité là, au rythme des battements de coeur de chaque être humain.
Les tracés urbains, l’empreinte de la ville dans le sol de la terre, les structures urbaines comme plateaux sur lesquels sera érigé l’architecture, sont autant d’expressions de la nature utopique de la ville.
Les moyens puissants de transformation de la ville qu’a su développer la culture urbaine européenne au cours des siècles sont le symbole de l’implication toujours nécessaire de nouvelles utopies dans l’architecture des villes et l’évolution des structures urbaines.
La reconnaissance de l’existence de l’imaginaire urbain comme étant la motivation intime de l’évolution de la ville est l’acte fondateur de toute politique de développement urbain. La survie et la capacité de développement futur de la culture urbaine européenne dépendront essentiellement de la prise en compte de la dimension existentielle des aspirations de l’imaginaire humain dans la mise en place des instruments juridiques, administratifs et techniques pour la réalisation des politiques urbaines.
La ville est le corps imaginaire concret de la vie sociale et l’architecture en est la danse qui nous rend sa présence réelle dans le temps.
Philippe Schmit
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